Lesen Sie die deutschsprachige Version dieses Artikels in „Geomatik Schweiz“ 9-10/2024.
L’augmentation de la fréquence des phénomènes météorologiques extrêmes exige des méthodes efficaces pour documenter et gérer de telles catastrophes. A l’exemple de la tempête dévastatrice du 24 juillet 2023 à La Chaux-de-Fonds/NE, cet article met en lumière la contribution de la géomatique à la gestion de crise. Outre la description des technologies de mensuration utilisées, qui permettent une cartographie rapide, complète et à haute résolution, les données collectées et les produits et analyses de données qui en découlent sont présentées. Ensuite, l’accent est mis sur les retours d’expérience des différents groupes d’utilisateurs et des principaux acteurs de la gestion de crise, sur la manière dont ces données géographiques ont été utilisées pour donner une vue d’ensemble, prendre des décisions et aider les interventions, les assurances et le travail de remise en état. L’expérience acquise a permis d’améliorer les capacités de gestion de crise des institutions participantes et prouve la grande valeur des données cartographiques rapidement disponibles dans ce contexte.
Le réchauffement climatique accroît l’occurrence de catastrophes naturelles et de phénomènes météorologiques extrêmes. Ces événements mettent notre environnement naturel et construit sous pression, induisant parallèlement des dégâts aux infrastructures. S’il est primordial de les anticiper par la prévention du risque, il est également crucial de documenter ces phénomènes à des fins d’amélioration des systèmes de prévention, d’alerte et de protection (mesures in situ, simulations numériques). La cartographie post-évènementielle est essentielle pour documenter de manière tridimensionnelle l’étendue géographique d’un événement. Elle permet aussi de gérer la situation de crise en offrant les informations indispensables à la prise de décision.
Cet article met en lumière les apports de la géomatique dans la gestion de la tempête du lundi 24 juillet 2023 à La Chaux-de-Fonds (canton de Neuchâtel), pour laquelle d’importants moyens ont été mis en œuvre. Cet événement exceptionnel par son intensité avec un pic mesuré à 217km/h a été qualifié par MétéoSuisse de phénomène hybride de tornade et microrafale descendante (voir lien en fin de l’article vers l’analyse de MétéoSuisse). Il a duré moins de 10 minutes et son côté imprévisible n’a pas permis de déclencher la moindre alerte. Le bilan est lourd avec 1 mort, 45 blessés, 3’000 bâtiments endommagés, 25’000 arbres touchés et plus de 120 millions de francs de dégâts seulement pour les bâtiments. Les quelques images sur la figure 1 montrent l’intensité des dégâts.
Fig.1 : Quelques images des dégâts (source : Pierre Schneider, ingénieur communal).
Fig. 2: Capteur hexacam pour acquisition de données LiDAR et images RGB-NIR nadir et oblique à très haute résolution
Fig. 3 : Cartographie synthétique des dégâts avec la différence des modèles de canopée avant et post-tempête.
Fig. 4 : Combinaison des 2 nuages de points pré et post tempête pour analyser en détail les dégâts sur les arbres. En rouge, les arbres ou parties d’arbres détruits par la tempête.
Fig. 5 : Géoportail 3D LiDAR mettant en évidence les dégâts sur les arbres pour toute la zone touchée.
Fig. 6 : Cartographie des dégâts en forêt, classification par IA des troncs et troncs couchés (collaboration SITN-Flai).